Fiscalité sur les jeux en GB : les joueurs poussés vers le marché noir?

Le Conseil des paris et jeux (BGC) britannique tire la sonnette d’alarme face au projet gouvernemental de réforme de la fiscalité sur les jeux d’argent. Ce projet envisage de fusionner les 3 taxes existantes sur les jeux en ligne. L’ensemble du secteur des jeux s’inquiète des conséquences de cette nouvelle réforme. 

Une réforme fiscale controversée sur les jeux en ligne

Le secteur des jeux d’argent au Royaume-Uni est un secteur hautement réglementé. 14 millions d’adultes (hors Loterie nationale) jouent chaque mois.  Cela génère 10,9 milliards de livres sterling de revenu brut annuel des jeux d’argent (GGY).

Depuis avril, le gouvernement britannique, via l’administration fiscale HMRC (His Majesty’s Revenue and Customs), a lancé une consultation sur une réforme majeure de la fiscalité applicable aux jeux d’argent. L’objectif : fusionner trois taxes distinctes sur les jeux.  Remote Gaming Duty, General Betting Duty et Pool Betting Duty en une seule catégorie baptisée Remote Betting and Gaming Duty (RBGD).

Actuellement, les différents types de jeux en ligne sont taxés de manière différenciée :

  • Jeux à distance de type casino en ligne (machines à sous, poker, bingo) : 21 % des profits bruts.
  • Paris à cote fixe : 15 %.
  • Paris à spread sur le sport : 10 %.
  • Paris financiers à spread : 3 %.
  • Paris en pool (hors courses de chevaux et de lévriers) : 15 %.

La nouvelle proposition de RBGD entend maintenir le principe de « lieu de consommation » en vigueur depuis 2014, selon lequel les opérateurs doivent s’acquitter de la taxe britannique dès lors que leurs clients se trouvent au Royaume-Uni. Et ce, peu importe le pays d’implantation de la société.

Une menace pour les joueurs et le marché régulé

Le Betting and Gaming Council (BGC), organe représentatif de l’industrie des jeux d’argent au Royaume-Uni, a réagi vigoureusement à cette initiative, craignant des conséquences graves pour le marché légal et régulé. Selon un sondage YouGov commandé par le BGC, 65 % des joueurs pensent qu’une augmentation des taxes sur les paris sportifs, comme les courses hippiques, inciterait les consommateurs à se tourner vers des sites illégaux qui ne paient aucune taxe.

Les participants ont été interrogés en ces termes :

Imaginez que parier sur des événements sportifs comme les courses hippiques devienne plus coûteux à cause d’une augmentation des taxes imposées aux opérateurs. Pensez-vous que cela inciterait les clients à se tourner vers des sites de paris non régulés ?

Seuls 23 % des sondés estiment que cela n’aurait probablement aucun effet sur le comportement des joueurs.

Une autre étude, également commandée par le BGC, estime que 1,5 million de Britanniques misent jusqu’à 4,3 milliards de livres sterling par an sur le marché noir du jeu en ligne – un chiffre en nette augmentation.

Augmenter de la fiscalité des jeux: mesure auto destructrice selon le BGC

Le BGC alerte sur une spirale de déclin pour les paris sportifs. La directrice générale du BGC, Grainne Hurst, a réagi en dénonçant une mesure qu’elle qualifie d’« auto-destructrice » :

Cette statistique choquante montre ce que nous risquons si le gouvernement impose une hausse des taxes. Cela ne rapportera pas plus de revenus fiscaux : cela ne fera que pousser des milliers de clients vers le marché noir, illégal et non sécurisé, qui ne respecte aucune norme de protection des joueurs.

Elle ajoute :

Une augmentation des taxes serait un non-sens par rapport à la stratégie de croissance économique du gouvernement. Cela aurait également un impact catastrophique sur l’industrie des courses hippiques, déjà fragilisée financièrement. Les parieurs ont été clairs : si vous les frappez avec plus de taxes, ils quitteront le marché régulé pour se tourner vers l’illégal.

Un signal d’alerte pour les autorités britanniques

Alors que le secteur des jeux d’argent au Royaume-Uni est réputé pour ses normes strictes en matière de sécurité et de protection des joueurs, cette réforme pourrait avoir l’effet inverse de celui escompté. En fragilisant le secteur régulé, elle risque de renforcer l’attrait des plateformes illégales, moins scrupuleuses, souvent basées à l’étranger, et hors de portée des régulateurs britanniques.

Pour le BGC, il s’agit d’un véritable avertissement lancé au gouvernement :

🔹 Ne pas déséquilibrer un écosystème déjà fragile.

🔹 Préserver les recettes fiscales sans compromettre la sécurité des joueurs.

🔹 Soutenir les industries connexes, comme les courses hippiques, en danger.

Vers une fiscalité équilibrée et responsable ?

Si l’objectif de simplification fiscale est compréhensible, la stratégie doit impérativement intégrer les réalités du terrain et les comportements des joueurs. Le risque de voir s’effondrer une partie du secteur régulé au profit du marché noir est bien réel. À l’heure où le gouvernement britannique veut concilier croissance et régulation, la question reste posée : comment taxer sans faire fuir ?

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