Isidore Partouche, figure emblématique de l’industrie des jeux en France et fondateur du Groupe Partouche, est décédé le 30 avril 2025 à l’âge de 94 ans. Son parcours exceptionnel, de radioélectricien en Algérie à magnat des casinos, a marqué l’histoire du divertissement français. Des débuts modestes à une vision entrepreneuriale
Des débuts modestes à la naissance d’un empire
Né en 1930 à Trézel en Algérie française, Isidore Partouche commence sa carrière comme radioélectricien. Il devient le premier concessionnaire de la marque Philips en Algérie. Suite à l’indépendance du pays, il s’installe en France au début des années 1960, où il investit dans une piste de karting et une boîte de nuit au Touquet-Paris-Plage.
En 1973, avec l’aide de ses frères et sœurs, Isidore Partouche rachète pour un franc symbolique le casino de Saint-Amand-les-Eaux, ainsi que son établissement thermal et sa source d’eau minérale. Ce rachat marque le début de l’aventure du Groupe Partouche. Il redresse cet établissement au bord de la faillite, appliquant des recettes commerciales familiales.
Convaincu de l’évolution législative du secteur des jeux en France, il anticipe l’autorisation des machines à sous, qui interviendra en 1987. Cette vision lui permet de transformer ses établissements en véritables centres de divertissements, attirant une clientèle plus large, notamment la classe moyenne.
Expansion et diversification du groupe Partouche
Sous la direction d’Isidore Partouche, le groupe connaît une expansion rapide. Il acquiert plusieurs casinos dans le Nord de la France, puis à l’échelle nationale et internationale. Parmi les acquisitions notables figurent le Casino du Touquet (1976), de Forges-les-Eaux (1986), de Dieppe (1988) et de Vichy (1989).
Le groupe est introduit en Bourse en 1995, devenant le premier groupe de casinos à faire son entrée en Bourse.Dans les années 2000, le Groupe Partouche se diversifie dans l’hôtellerie, avec l’acquisition de plusieurs établissements, et développe le concept de « Pasino », des complexes alliant jeux, spectacles et hébergement.
Une approche accessible et populaire des casinos
La vision d’Isidore Partouche est celle d’un visionnaire. Sa stratégie est à l’opposée de celle du groupe Barrière. Partouche a toujours misé sur une approche populaire et accessible, visant une clientèle plus large, notamment la classe moyenne. Son slogan historique, « Partouche, le plaisir du jeu », reflète cette volonté de démocratiser l’expérience casino.
Barrière, en revanche, cultive une image plus haut de gamme, associée au luxe et à une clientèle CSP+ voire internationale. Ses établissements sont souvent intégrés dans des palaces ou des stations balnéaires prestigieuses (Deauville, Cannes, Enghien).
Cela se reflète également sur le réseau des deux groupes. Partouche compte environ 40 à 45 casinos, majoritairement situés en province, avec une forte présence dans le Nord et le Sud de la France, mais aussi en Belgique, Suisse et Tunisie.
Barrière exploite une vingtaine de casinos, mais sur des emplacements premium, avec un rayonnement fort sur les villes touristiques et thermales.
Transmission et héritage
En 2006, Isidore Partouche transmet la gestion du groupe à son fils unique, Patrick Partouche, assurant ainsi la continuité d’une entreprise familiale. Même à la retraite, il continue à suivre les affaires de la société qu’il a créée, participant encore parfois à des événements.
Le Groupe Partouche, aujourd’hui présent en France, en Belgique, en Suisse et en Tunisie, compte 44 casinos et continue d’innover. En effet, explorant de nouvelles frontières, il lance Partouche Multiverse, une filiale spécialisée dans l’exploitation du Metavers.
Isidore Partouche laisse derrière lui un empire du divertissement, bâti sur une vision audacieuse et une gestion familiale solide. Son nom restera associé à l’essor des casinos en France et à l’innovation dans le secteur des loisirs.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.